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C’est dans le cadre d’un partenariat renforcé dans le domaine de la création entre la Ville d’Ajaccio et le Centre méditerranéen de la photographie, conventionné avec la Collectivité de Corse, que l’artiste Georges Rousse a été invité à installer son atelier éphémère dans un des bâtiments de la caserne Miollis d’Ajaccio en 2023, afin d’y réaliser une commande photographique inédite.

Le couvent Saint-François à Bastia datant de 1510 et actuellement abandonné est un vestige de l’activité des Franciscains en Corse à présent situé dans la densité du centre urbain. Il subsiste toujours l’essentiel de la structure et de la distribution, défigurées par les activités de l’armée (ancien hôpital militaire après la révolution française) et marquées par les dévastations continues des hommes et du temps.
Tandis que l’approche esthétique du photographe André Mérian investit le champ du documentaire où les détails des ruines apparaissent alors comme les signes d’une présence humaine, ce travail de mémoire aboutit à un état des lieux clinique « Avant-travaux ».

La commande photographique 2008 a été confiée à Georges Rousse en préambule au projet de réhabilitation du couvent Saint-François à Bastia, actuellement abandonné. Lorsque Georges Rousse s’est emparé du lieu, il y a vu « un paysage inimaginable comme un palimpseste architectural». L’empreinte artistique des œuvres photographiques qu’il a réalisées dans le cadre de cette commande s’inscrit dorénavant comme l’étape charnière de l’histoire de ce lieu en quête d’une nouvelle identité.

En 2020, dans le cadre du Contrat de ville d’Agglomération de Bastia, le Centre Méditerranéen de la Photographie a proposé au photographe Georges Rousse de réaliser deux œuvres photographiques au Bon Pasteur pour lesquelles il a été assisté par un groupe de jeunes à l’occasion d’un « chantier bourse » avec l’association Leia.

"L’écriture d’une histoire visuelle
Comment définir une distance juste ? Quelles images des Quartiers Sud produire, donner à voir, transmettre ? Je ne suis pas journaliste, ni travailleur social. Je ne prétends pas connaître les gens des quartiers en quelques séjours, même si l’accueil de leur part est très chaleureux. Ici, je reste doublement étranger. Je suis de passage. Mais réaliser des « images artistiques » et repartir ne me semble pas non plus approprié à un projet mené sur la durée.…"

Le projet de Roberto Battistini a pour objet un travail de mémoire associant des paysages corses de la résistance aux acteurs de ces combats.
Qu'ils soient ceux de combattants, de résistants ou de témoins privilégiés de la libération de la Corse – premier département français libéré pendant la seconde guerre mondiale – ces témoignages et ces expériences vécues constituent la colonne vertébrale d'un questionnement sur cette période. Roberto Battistini s'approprie l'Histoire pour la croiser avec celle de sa propre famille, point de départ de ce projet photographique qui, par son propos, nous renvoie à la question de la transmission de la mémoire.
La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

C’est suivant une esthétique expérimentale personnelle, que la commande photographique « Corsica 1762 » révèle la vision inédite subjective de ce photographe sur l’identité corse.
Allant au bout de ses investigations dans toute l’île, Stéphane Duroy n’a pas hésité, comme il a coutume de le faire pour l’ensemble de son œuvre, à revenir plusieurs fois dans les mêmes lieux pour vérifier les messages laissés par l’Histoire et en comprendre les raisons qu’il a choisis de traiter en excluant l’anecdotique et le superflu.
La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

Nadia Benchallal a réalisé un reportage sur les femmes dans leur vie quotidienne à Bastia et s’intéresse aux rencontres possibles entre différentes communautés.
Ses photographies s’attachent aux gestes, aux visages, de l’adolescente à la mère, en quête d’une identité sur un territoire méditerranéen.
La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

Jens Rötzsch réalise une série de portraits en 1994, « Gens de Corse ».
Sans mise en scène, avec une grande simplicité et une grande proximité, il s’intéresse au gens, à leur environnement et leur quotidien.
Une certaine distance (cadrage, lumière) du photographe à son sujet permet au spectateur un réel « face à face » avec la photographie.

Dans le cadre de son programme “Jeunes Photographes en Résidence”, le Centre Méditerranéen de la Photographie a accueilli Marie-Eva Poggi au cours de l’été 1996 pour traiter de la forêt en Corse.
Marie-Eva Poggi nous propose un portfolio répercutant les ravages causés par les incendies en Corse.

A travers un regard intimiste sur la nature, Bruno Debon évoque son expérience, sa relation au paysage et nous fait découvrir à travers une vision mystérieuse « l’âme hivernale de cette forêt ». La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

La commande photographique est passée à Dolorès Marat en 1998 pour traiter de la Corse, la nuit, et plus particulièrement du paysage urbain. Elle s’attache alors à la ville, aux ambiances portuaires, aux centres villes ainsi qu’aux alentours comme les routes de montagne qui lui donnent une impression d’éternité.
Les lieux de passage qu’elle photographie sont anonymes, incertains et révèlent des instants suspendus emprunts de solitude et de silence.
La subjectivité qu’elle nous livre au travers de ses images est une démarche revendiquée, de par l’utilisation de la couleur, débarrassée de toute fonction descriptive, mettant en avant une véritable émotion.
Dolorès Marat, dans ce travail photographique nous révèle une grande sincérité dans sa volonté de restituer sa première rencontre avec la Corse.

Valérie Belin s’est replongée dans l’univers baroque déjà exploré dans les œuvres produites dans les années 1990. Le regard qu’elle a porté sur ces églises, renvoie à la peinture grâce à l’écrasement des plans et au jeu des ornements, sublimés par le noir et blanc.
La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

Les photographies d’André Mérian évoquent les départs et les voyages vers un ailleurs… Eloigné du reportage et de la mise en scène, il aborde la Corse avec douceur, calme et mélancolie, tout en nuance de gris.

Jane Evelyn Atwood a réalisé un reportage photographique sur le train pour traiter de la ruralité en Corse à travers les paysages qu’il traverse, les liens qu’il permet entre les usagers ; mais aussi sur la vie du rail (personnel des chemins de fer, qu’il soit naviguant, en gare ou dans les services de maintenance technique).
Ce projet a été mené avec le soutien des Chemins de Fer de la Corse.
La série intègre la collection du Centre Méditerranéen de la photographie où elle est conservée.

Joan Fontcuberta s'est interessé à une histoire corse ancestrale, celle du "berger des morts". La part de la fiction et de réalité n'étant pas évidente par rapport à cette croyance, Joan Fontcuberta n'a rien inventé mais cherché à coller au plus près des différentes informations recueillies. Ainsi, tout comme le mazzeru est le symbôle de la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, ses photographies sont à la limite entre le jour et la nuit, le visible et l'invisible.

Jellel Gasteli a réalisé une série sur le littoral nord de la région bastiaise à Erbalunga.

Thibaut Cuisset propose à travers cette série réalisée à la chambre photographique un regard sur le territoire et les paysages naturels en Corse.
« Qu’il s’agisse de grands espaces ou de fragments de paysage, de panoramiques ou de grands formats, il est toujours question de lumière. Qu’il s’agisse de vision picturale ou de forme plus documentaire, il est surtout question de couleur.
La lumière est mon temps, la couleur mon espace ».

Il s’agit d’un projet s’inscrivant dans la continuité de l’engagement artistique de l’auteur contre les injustices sociales.
Ce projet a été financé par la préfecture de Haute-Corse dans le cadre de la politique de la ville.

"Avant ma première visite en Corse, j’ai lu des récits corses écrits par W. G. Sebald, intitulés « petites proses ». C’étaient des textes préparatoires pour un livre sur la Corse, qui est resté inachevé à cause de sa mort prématurée. Sebald est un écrivain unique et difficilement classable : entre essayiste, romancier et historien, il est érudit sans être ennuyeux, poétique sans sentimentalisme. Il s’intéresse à des sujets profondément humains sur l’Europe d’après-guerre avec un grand sens d’historicité. L’usage qu’il fait des photographies dans ses livres a inspiré beaucoup d’artistes.(…)"